Sommaire

• Le montage image : la matière et l’idée

• Le montage vidéo et l’expérience cinématographique

• Le montage son

• L’étalonnage vidéo

Après avoir « ingéré » les images pré-enregistrées (rushes), le monteur constitue ce que l’on appelle communément « un ours ». Il s’agit-là de mettre bout-à-bout les images conformément à la chronologie des événements, au script de tournage ou au story-board lorsqu’ils existent. S’engage alors une véritable lutte entre l’idée et la matière !

La suppression ou le raccourcissement des plans ne sauraient s’avérer pertinents s’ils ne s’appuyaient que sur l’aspect théorique du montage, comme s’il n’était ici question que de s’épargner quelques faux-raccords… L’expérience et le sens de la rythmique sont ici les seuls garants d’un sens révélé. Le montage est une authentique composition, mobilisant le savoir-faire, la technique et la sensibilité du monteur. A ce titre, son implication dans ce travail rigoureux et créatif est déterminante. Le rythme et l’énergie qu’il insufflera au métrage en dépendent. Et que l’on ne s’y trompe pas : qu’il s’agisse d’une œuvre de fiction (film, clip…) ou d’un reportage événementiel, d’une captation ou d’une vidéo promotionnelle, l’approche du montage reste la même. Il est toujours question de donner du sens aux fragments éparses de vie que l’on a capturé lors du tournage.

Le vidéaste se distingue du cinéaste par les moyens dont il dispose pour réaliser ses prises de vues. Cependant, la phase de post-production offre des perspectives et des moyens relativement similaires à ces deux catégories de réalisateurs.

Un monteur se doit d’être sensibilisé non seulement aux techniques de montage à proprement parlé, mais également aux expérimentations et propositions artistiques et théoriques des grands cinéastes et monteurs, qui nourrissent l’histoire du Cinéma. Aux transitions les plus traditionnelles (fondus, ellipses, coupes franches…) s’ajoutent des transitions « à effets » des plus discrètes aux plus élaborées, dont chaque genre cinématographique s’est fait une spécialité.

De la post-synchronisation au mastering audio, le travail de montage son constitue une étape déterminante dans la création d’une œuvre singulière à fort impact. Qu’il s’agisse d’une fiction ou d’une production audiovisuelle réalisée dans le contexte du réel, un soin tout particulier doit être accordé à la bande sonore du métrage.

La post-synchronisation consiste en l’association des sons à l’image dans l’hypothèse où ces derniers aient été enregistrés sur des supports différents. A cette étape primordiale succède celle du montage son à proprement parlé (montage dit « vertical »). Le monteur va alors intégrer au métrage l’ensemble de la bande sonore – bande-originale, bruitages (sound design), voix-off… – et en ajuster les traitements et niveaux pour garantir équilibre et confort d’écoute. Il conviendra alors d’appliquer des transitions et raccords (cuttings) avant de procéder au mastering audio, garantissant la restitution de belles qualités acoustiques quel que soit le support de diffusion utilisé par ou pour le public (système Hi-fi, écouteurs, enceintes…).

L’étalonnage vidéo est une étape qui s’inscrit en fin de chaîne de post-production audiovisuelle. Il s’agit ici pour le vidéaste ou étalonneur spécialisé de traiter l’image en agissant sur trois de ses caractéristiques fondamentales : la luminosité, la teinte et la saturation. Un minutieux travail de correction colorimétrique permet d’adapter le rendu visuel de votre métrage à des critères esthétiques en cohérence avec l’ambiance générale déterminée par le sujet traité.

L’étalonnage vidéo est une spécialité impliquant des connaissances approfondies en colorimétrie générale (physique de la lumière, physiologie de l’œil humain, représentation de l’espace colorimétrique…). L’objectif premier (correction colorimétrique) est de s’affranchir au mieux des imperfections relatives à l’interprétation de l’information enregistrée par le capteur numérique d’une caméra – défauts que l’on peut imputer aux limitations technologiques intrinsèque du matériel, ou à son paramétrage approximatif par le vidéaste ou cadreur. Cette première phase consiste en la correction la plus élémentaire des couleurs (balance des blancs, contraste, saturation, ton, exposition). La précision du travail fourni à cette étape est déterminante, car il permettra par ailleurs d’assurer l’uniformisation de l’ensemble des plans constitutifs de la vidéo (uniformisation mise à mal par les changements de luminosité ou d’objectifs, voire de caméras au cours du tournage). La deuxième phase (étalonnage des couleurs) – qui donne tout son sens à ce métier passionnant – consiste à adapter le rendu colorimétrique de l’image au profil déterminé par la direction artistique du métrage. Un très large éventail d’émotions peut ainsi être véhiculé. Il n’est jamais question de perdre de vue le sens du travail de réalisation audiovisuel: raconter une histoire !